Vous n’avez pas peur de l’échec, vous avez peur des conséquences
que vous attribuez à l’échec…
D’après Conroy et al. (2002) il y aurait cinq conséquences possibles de l’échec :
-Vivre une expérience de honte et d’embarras
-Diminuer son estime de soi
-Avoir un futur incertain
-Perdre l’intérêt de ceux qui sont importants à nos yeux
-Décevoir ceux qui sont importants à nos yeux
Il existe un questionnaire « Performance Failure Appraisal Inventory » (Conroy et al., 2002) qui permet de déterminer quelles sont, pour vous, les conséquences principales d’un échec. Cliquez ici pour passer le test, vos réponses vous seront transmises dans les plus brefs délais par mail.
Selon votre personnalité, selon vos expériences et selon l’environnement dans lequel vous avez évolué (familial, scolaire, sportif…), l’échec aura une définition et des connotations différentes. Si ces dernières sont négatives, alors devant chaque possibilité d’échouer – et donc de (re)vivre ce que vous redoutez profondément - vous ressentirez de la peur qui vous empêchera peut-être de passer à l’action.
Les personnes motivées, non pas à réussir, mais à ne surtout pas échouer, peuvent vivre un sous-accomplissement, avoir une faible estime d’eux-mêmes (qui peut aussi être la cause de la peur de l’échec), ressentir beaucoup d’anxiété et donc… vivre toujours en dessous de leurs réelles capacités.
Il est extrêmement important, dans un premier temps, de s’écouter afin de savoir ce que nous ressentons, puis de chercher à en comprendre les raisons, et enfin de trouver comment se libérer de sa peur.
Comment dépasser ma peur de l’échec ?
Tout d’abord, avant de vouloir diminuer une peur d’échouer il faut reconnaître que l’on en a une, savoir ce qui la génère, dans quelle situation elle survient et que représente alors l’échec pour nous dans cette situation.
Une fois que ce travail d’introspection est terminé, vous pouvez chercher des solutions concrètes pour diminuer votre peur. Vous pouvez faire appel à un préparateur mental qui vous accompagnera dans ces démarches.
En 2014, Wikman et ses collaborateurs ont réalisé une étude scientifique qui a montré que la peur de l’échec, dans toutes ses dimensions, pouvait être diminuée grâce à un travail en fixation de buts de maîtrise-approche (c’est-à-dire se fixer des objectifs sur ce que l’on est capable de contrôler) !
Pour cela, ils sont partis du principe que la peur de l’échec est une disposition motivationnelle basée sur l’évitement (Conroy, Coatsworth & Kaye, 2007). Les personnes ayant peur d’échouer sont alors motivés à ne surtout pas échouer ; et non pas à réussir. Cette disposition motivationnelle pourrait être modifiée grâce aux objectifs que l’on va se fixer.
Suite à un programme de fixation de buts de maîtrise-approche, réalisé avec des professionnels, les individus parviendraient alors à retrouver une motivation intrinsèque, supprimer leur comportement mal-adaptif, adopter une volonté de succès - non pas une volonté de ne pas échouer – et leur peur de l’échec se verrait largement diminuée.
En 2019, Engel et ses collaborateurs constatent qu’une augmentation de la compassion pour soi (self-compassion) au travers d’un programme de méditation bienveillante (Loving-Kindness Meditation), permet de réduire la peur de l’échec.
En effet, si l’on éprouve de la compassion pour soi-même, on va plus facilement prendre conscience de ses pensées et de ses sentiments positifs ou négatifs, on va réussir à être bienveillant avec soi-même, se comprendre et se pardonner pour vivre mieux : moins d’anxiété, moins de honte, moins de baisse d’estime de soi, etc… (Neff, 2003 ; Neff & Dahm, 2015 ; Neff & Knox, 2017).
LKM est une forme de méditation parmi d’autres. Grâce à celle-ci, on ne va pas seulement augmenter la pleine conscience et l’acceptation, mais on va aussi développer son amour et sa bienveillance pour tous les êtres, y compris pour soi-même.
Finalement, de nombreuses études montrent que tout ce qui compose la compassion (acceptation consciente, humanité communes et bienveillance envers soi-même) va pouvoir être généré par la méditation bienveillante (LKM) et ainsi, d'après Engel et ses collaborateurs (2019), diminuer la peur d'échouer.
Pour conclure, il existe plusieurs méthodes pour diminuer la peur de l’échec (fixation de buts, méditation, travaille sur la motivation, l'estime de soi, le perfectionnisme…) ; pour choisir la plus adaptée il faudra tout d’abord analyser ce que vous associez à l’échec, ce qu’il représente pour vous ; ensuite nous pourrons déterminer la – ou les – méthode(s) qui vous correspond(ent) le mieux pour diminuer votre peur.
Si vous êtes entrepreneur et que vous souhaitez connaître vos peurs concernant votre activité professionnelle, vous pouvez réaliser le questionnaire « Entrepreneurial Fear of Failure » (Cacciotti et al., 2020) en cliquant ici. Vos réponses seront traitées dans les plus brefs délais et vos résultats vous seront remis par mail.
Léa Gris
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